Le voile à l'école
La laïcité est un fondement de la République française.
Ayant pris corps pour la première fois pendant la
Révolution française, le principe de laïcité repose fondamentalement sur trois
principes et valeurs, la liberté de conscience et celle de manifester ses
convictions dans les limites du respect de l’ordre public, la séparation des
institutions publiques et des organisations religieuses et l’égalité de tous
devant la loi, quelles que soient leurs croyances ou leurs convictions.
Le principe constitutionnel de la laïcité est, d’autre
part, l’un des fondements de l’école publique.
En effet, la laïcité s’est peu à peu imposée à l’école
publique, sans pour autant remettre en question l’existence d’écoles privées (loi Falloux, 1850).
Ainsi, depuis la loi du 30 octobre 1882 imposant
la laïcité des programmes et des locaux des écoles publiques et celle du 28
mars 1882 instaurant une « instruction morale et civique » à la place
de l'enseignement de la morale religieuse, l’enseignement publique est, en France,
laïque.
Le combat laïc se justifie alors au nom
d’une morale républicaine : l’école forme les citoyens, assure l’unité de
la nation, les enseignants étant porteurs de l’intérêt général.
La querelle de
la laïcité s’incarne alors dans la lutte entre l’école publique et l’école
privée.
Depuis la fin des années 1980, le voile
islamique provoque en France de nombreuses polémiques et « affaires »
(affaire du voile, du voile islamique, du foulard…).
Ces débats posent dès lors la question de la
liberté de culte et de la laïcité française.
Il apparaît dès lors indispensable de s’interroger.
Que penser des signes religieux à l’école ?
En quoi l’élaboration de la loi de 2004 a-t-elle mis en évidence des arguments divergents en matière de laïcité dans les écoles publiques françaises ?
En quoi l’élaboration de la loi de 2004 a-t-elle mis en évidence des arguments divergents en matière de laïcité dans les écoles publiques françaises ?
Les lectures de la laïcité sont
plurielles; certains mettant en avant la neutralité religieuse, d’autre le
libre exercice du culte dans les espaces publics.
En effet, les opinions quant à la question
du port du voile, notamment en milieu éducatif, sont très divergentes.
Ainsi, les opposants au port du voile considèrent
ce dernier comme un symbole d'oppression, de soumission de la femme et "un
moyen collectif de perpétuer l'inégalité entre les sexes. Il est donc, selon
ses opposants, contraire aux valeurs de la France, pays d'égalité et des droits
de l'Homme.
Enfin, ils assurent que l’école est, conformément à sa vocation, le lieu de formation, d'éducation des futurs citoyens pour les préparer à vivre dans une société laïque dans le respect de la liberté religieuse.
Enfin, ils assurent que l’école est, conformément à sa vocation, le lieu de formation, d'éducation des futurs citoyens pour les préparer à vivre dans une société laïque dans le respect de la liberté religieuse.
Le principe de laïcité apparaît donc incompatible avec ce
qui est considéré comme un instrument de prosélytisme.
Selon le philosophe Henri Pena-Ruiz, « à
l'école, il y a des élèves et non des petits juifs, musulmans, chrétiens ou
athées. Ils sont là pour s'instruire et devenir des hommes libres… à tout point
de vue. »
Néanmoins, d’autres s’opposent
catégoriquement à l’interdiction du port du voile, soutenant, par exemple,
que la proportion des jeunes filles voulant
porter le voile en classe est infime, que ce n’est pas en voyant quelques voiles
que l’on devient musulman ; ou encore qu’exclure les jeunes filles
portant le foulard consisterait à les condamner à rester dans leur milieu d’origine
où la pression intégriste sera encore plus forte ou à poursuivre leur
scolarité dans une école réservée aux musulmans, tandis que les scolariser,
en France notamment, leur apporterait une ouverture sur le monde.
D’autre part, ces derniers assurent que la laïcité n’est pas la vraie raison de ceux désirant interdire le voile à l’école. En effet, le port de la croix chrétienne ou de l’étoile de David y sont acceptés, le calendrier scolaire est organisé en fonction de la tradition chrétienne (mercredi après-midi pour le catéchisme, congés autour des fêtes religieuses) et l'école privée catholique reçoit des subventions.
De plus, ces derniers soutiennent qu’en
Algérie, pendant la colonisation, la République française acceptait
d'enseigner aux jeunes filles arabes en tenue traditionnelle, portant le
voile islamique.
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Pour le conseil d’état, d’après l’avis du
27 novembre 1989, le port de signes religieux n'est pas
incompatible avec le principe de laïcité, sauf si c'est un acte de pression, de
provocation, de prosélytisme ou de propagande.
Vincent Peillon, ministre de l’Education
nationale, fait connaître le 9 septembre 2013 « la première charte de la
laïcité à l’école », devant être visible dans tous les établissements d’enseignement
public (écoles primaires, collèges, lycées).
L’article 14 de cette charte indique notamment que « (…) Le port de signes ou tenues par lesquelles les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit ».
L’article 14 de cette charte indique notamment que « (…) Le port de signes ou tenues par lesquelles les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit ».
D’autre part, le pacte international
relatif aux droits civils et politiques, voté le 16 décembre 1996 à l’Assemblé
générale des Etats-Unis comprend, lui aussi, des droits et libertés classiques
visant à protéger les particuliers des ingérences de l’Etat.
L’article 18 du PIDCP instaure ainsi le
droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion, ainsi qu’à la
liberté de manifester sa religion.
Le 18 mai 2004, est mise en place une circulaire relative à l’application
de la loi n°2004-228 du 15 mars 2004, encadrant, en application du principe de
laïcité, le port de signes ou de tenus manifestant une appartenance religieuse
dans les établissements d’enseignement publics.
La mise en place de cette loi dans les écoles, collèges et lycées
publics marque la volonté très largement partagée de réaffirmer l’importance de
ce principe fondamental, indissociable des valeurs d’égalité et de respect de l’autre.
Elle témoigne ainsi de la volonté des
représentants de la Nation de conforter l'école de la République.
La circulaire précise les modalités d’application
de la loi du 15 mars 2004.
Elle abroge et remplace ainsi la circulaire du 12 décembre 1989 relative à la laïcité, au port de signes religieux par les élèves et au caractère obligatoire des enseignements, la circulaire du 26 octobre 1993 sur le respect de la laïcité, et la circulaire du 20 septembre 1994 relative au port de signes ostentatoires dans les établissements scolaires.
Elle abroge et remplace ainsi la circulaire du 12 décembre 1989 relative à la laïcité, au port de signes religieux par les élèves et au caractère obligatoire des enseignements, la circulaire du 26 octobre 1993 sur le respect de la laïcité, et la circulaire du 20 septembre 1994 relative au port de signes ostentatoires dans les établissements scolaires.
Mais alors, quels signes sont jugés
acceptables, lesquels ne le sont pas ? Quels sont les critères retenus ?
Les signes et tenues interdits sont
ceux dont le port conduit à se faire immédiatement reconnaître par son
appartenance religieuse tels que le voile islamique, quel que soit le nom qu'on
lui donne, la kippa ou une croix de dimension manifestement excessive. La loi
est rédigée de manière à pouvoir s'appliquer à toutes les religions et de
manière à répondre à l'apparition de nouveaux signes, voire à d'éventuelles
tentatives de contournement de la loi.
La loi ne remet pas en cause le droit des élèves de porter des signes religieux discrets.
Elle n'interdit pas les accessoires et les tenues portés communément par des élèves en dehors de toute signification religieuse. En revanche, la loi interdit à un élève de se prévaloir du caractère religieux qu'il y attacherait, par exemple, pour refuser de se conformer aux règles applicables à la tenue des élèves dans l'établissement.
La loi ne remet pas en cause le droit des élèves de porter des signes religieux discrets.
Elle n'interdit pas les accessoires et les tenues portés communément par des élèves en dehors de toute signification religieuse. En revanche, la loi interdit à un élève de se prévaloir du caractère religieux qu'il y attacherait, par exemple, pour refuser de se conformer aux règles applicables à la tenue des élèves dans l'établissement.
VIDÉO Le port du voile à l'école. ActuElles (France 24) : https://www.youtube.com/watch?v=Rh10i84ZNF0
Ainsi, la question du port du voile, notamment en milieu scolaire,
demeure la source de nombreuses polémiques.
En effet, les lectures la laïcité, principe
fondamental de l’école publique, sont plurielles ; certains défendant la
neutralité religieuse, d’autre le libre exercice du culte dans les espaces
publics.
Depuis la fin des années 1980, le voile
islamique provoque en France de nombreuses polémiques, posant notamment la question
de la liberté de culte et de la laïcité française.
Ces débats ont ainsi permis la mise en
place de lois mettant en évidence des arguments divergents en matière de
laïcité dans les écoles publiques françaises.
MAYA
Bien mais source(s) de l'article à préciser.
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